Jalsaghar, Satyajit Rai (1958)

Bande annonce

Durée du film : 1h35

Genre / Origine : Bengali


Acteurs

Chhabi Biswas : Huzur Biswambhar Roy

Padmadevi Mahamaya : Roy’s wife

Pinaki Sengupta : Khoka, Roy’s Son


Synopsis

Le Bengale dans les années 20. Biswanbhar Roy, aristocrate et grand propriétaire terrien a passé l’essentiel de sa vie à assouvir sa passion pour les fêtes musicales, les concerts donnés dans le salon de musique de son palais, devant un public d’amis, par des musiciens, des chanteurs, des danseuses. Cette passion l’a ruiné, alors que dans le même temps son voisin Mhim Ganguli, bourgeois et nouveau riche, prospérait et cherchait également à rivaliser avec lui sur le plan musical. Peu à peu, Roy s’est enfoncé dans la contemplation passive et nostalgique de sa propre décadence. Après la mort accidentelle de sa femme et de son fils dans le naufrage d’un bateau lors d’une tempête, il a fermé son salon de musique. Quatre ans plus tard, il le rouvre pour un dernier concert dans lequel il engloutit ses dernières ressources, mais qui lui procure le plaisir suprême d’humilier son rival, Ganguli.

Allociné


Mon avis

6.5 / 10

Hazur, grand fortuné vivant dans un palace, voit sa fortune s’amenuiser au fil du temps alors qu’il enchaîne soirées mondaines sur soirées mondaines. Une histoire qui veut montrer les méfaits que la luxure et la stature d’un homme peut avoir sur sa vie quotidienne et celle de son entourage.

Un des premiers Satyajit Ray qui, premièrement, s’attache à un protagoniste masculin (puisque même la Trilogie d’Apu est plus centrée sur l’entourage féminin d’Apu que sur lui même), puis, s’attache à un homme d’une classe sociale élevée. Connaissant Satyajit Ray et sa vision des castes, de l’ego surdimensionné des hommes Indiens et des hommes aux richesses astronomiques, on devine alors très vite qu’avec un protagoniste comme celui -ci, l’on va suivre une trame basée sur la critique sociale. Dans le Salon de Musique, ou Jalsaghar l’on assiste à la décadence du grand Hazur Roy qui est prêt à perdre sa vie plutôt que de salir son statut d’aristocrate. Même sans un sou, celui ci persiste dans sa folie de fêtes exubérantes et de liqueurs dangereuses dans le seul but de montrer à ses voisins aristocrates qu’il n’est point fauché et qu’il peut se permettre ce genre d’exubérance. Une envie d’exubérance maladive qui va impacter sa vie quotidienne ainsi que celle de ces proches qui n’ont rien demandé et qui, pourtant, voient leur niveau de vie baisser au fur et à mesure qu’ont lieux les fêtes mondaines dans leurs demeures.

C’est alors que, au sommet de son égoïsme, et dans le seul but d’échauffer les esprits de son voisin avec qui il lutte constamment pour montrer qu’il reste le plus aisé des deux, il va convoquer sa femme et son fils, pourtant partit voir une personne de leur famille sur le point de mourir, dans le seul but qu’il puisse les exposer à ses amis lors d’une énième soirée qu’il a préparé. C’est alors que les deux meurt dans un naufrage en bateau et que l’on se dit que, peut être, Hazur va apprendre de ses erreurs. Mais sa passion folle pour la musique et la luxure vont le rattraper et c’est ainsi qu’il perdra la vie en s’efforçant de paraître aisé alors qu’il est complètement fauché. Une film qui annonce clairement la morale au spectateur en montrant les méfaits de la luxure et à quel point être aisé n’apporte en rien le bonheur conjugale et familial. Au final, Hazur va se courber, prendre des rides et s’apitoyer sur son sort : sans famille, sans un sou, sans musique. Un riche aristocrate qui finit plus bas que terre ; voici la morale.

Outre la trame, ce que l’on peut apprécier de ce film c’est, bien sûr, les quelques séquences musicales où Hazur invite les chanteurs les plus renommés de son pays et l’on peut écouter avec plaisir et introspection ces chants relaxants et apaisants (peut être un peu trop même lorsque l’on visionne le film pendant l’heure de la sieste ^^) , musique classiques propres à l’Inde. J’ai aussi beaucoup aimé les paysages autour du palais de Hazur, eux aussi relaxants, où l’ont peu, au loin, apercevoir les pirogues des villageois et l’éléphant de Hazur brouter dans les champs voisins.

Comme à son habitude, l’esthétique et les plans ingénieux du réalisateur sont à remarquer ainsi que l’importance que celui ci donne à la musique qui est, pour le réalisateur, tout bonnement primordial.

Seul point sombre, mais qui est totalement voulu de la part du réalisateur, l’on ne s’attache pas à ce Hazur (mais plutôt à ses servants) qui nous paraît complètement aveugle et égoïste. Combien de fois dans le film j’ai supplié intérieurement à Hazur de ne pas dépenser le peu d’argent qu’il lui restait pour de futiles fêtes d’apparences…

En bref, Jalsaghar, selon moi, n’est pas l’un des meilleurs de Satyajit Ray tout simplement car je n’ai pas accroché au protagoniste mais, pour défendre ce dernier, je pense que notre répulsion au personnage principal est complètement voulu par le réalisateur qui souhaitait seulement dans ce film nous dépeindre une critique sociale du système aristocrate Indiens des années 20. Une société d’apparences où seul la luxure n’a d’importance.

Et vous, avez vous vu le film ? Qu’en avez vous pensé ?   🙂

Quelle note mettriez vous ?  

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Prochain : Koode

1 réflexion sur « Jalsaghar, Satyajit Rai (1958) »

  1. Tout pareil : pas le plus abordable des films du grand Ray ; même un peu ennuyeux à la longue pour ma part.

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