Pariyerum Perumal, Mari Selvaraj (2018)

Bande annonce

Durée du film : 2h34

Genre / Origine : Tamoul


Acteurs

Kathir : Pariyerum Perumal

Anandhi : Joythi Mahalakshmi

Yogi Babu : Anand


Synopsis

Le père de Pariyerum veut que son fils devienne un avocat pour défendre les droits de sa communauté. Au lycée, Pariyerum tombe amoureux de Joythi, une fille d’une caste supérieure.

Allociné

Mon Avis

6.5 / 10

Pariyerum Perumal tombe amoureux de Joythi à l’université de droit. Toute fois, Joythi fait partie d’une caste supérieure à la sienne.

Reprenant un thème très courant ces dernières années dans le cinéma indien, Pariyerum Perumal ne sort pas du lot, même si, néanmoins, il apporte une note d’espoir à ces conflits de castes toujours bien présents en Inde. Et pourtant, la première scène nous plonge directement dans la violence de ces conflits alors qu’un groupe d’une caste supérieure se sent agacé par la caste dont fait partie le protagoniste et attache donc le chien de ce dernier sur des rails de train. (***spoiler***) Pariyerum arrivera trop tard pour pouvoir sauver son chien, complètement démembré par sa collision avec le train. Moi qui ne tolère que très peu la violence animale à l’écran, j’ai de suite été frappée par cette scène d’une agressivité inouïe et me suis dit qu’il m’allait être difficile de continuer le film si celui-ci continuait à nous dépeindre une histoire aussi sombre et cruelle. S’ensuit l’enterrement du chien par tout le village qui semble très proche de leur animaux : une scène qui s’entremêle de flash-back de la vie de Pariyerum avec son chien. (***spoiler***). Plus tard, l’on comprendra l’importance symbolique du chien qui représente les castes inférieures, traitées comme des animaux par le reste de la société.

Étrangement, les quarante minutes qui suivront se feront dans la légèreté. Pariyerum s’en va étudier le droit et rencontre Joythi qui décide de l’aider en anglais. Le film dénonce alors le mur de glace entre les classes sociales en Inde. Un mur quasiment infranchissable alors que l’on rajoute à des élèves déjà en difficulté la barrière de la langue, une partie des personnes vivant en milieu rural n’ayant pas les connaissances suffisantes pour suivre des cours dictés entièrement en anglais.

Avec l’aide de sa camarade classe, Pariyerum va rattraper son retard et une attendrissante histoire d’amour va voir le jour entre ces deux élèves : une histoire d’amour inter-caste qui avait tendance à m’angoisser, connaissant le destin tragique des couples inter-castes dans les films indiens (Sairat, Dhadak) ces dernières années.

Néanmoins, à cette ambiance apaisante, une autre ambiance, bien plus menaçante cette fois, va parfois s’intercaler alors que l’on va suivre un vieux villageois tuer de sang froid des jeunes hommes sans raisons apparentes. Ce n’est que lors du final, (***spoiler***) lorsque ce dernier se voit charger le meurtre de Pariyerum, (***spoiler***) que l’on comprendra que ce vieil homme est chargé de « garder l’honneur des jeunes filles » en tuant ceux qui les convoitent et qui ne sont pas de « bonnes familles ». (***spoiler***)Ce personnage nous donnera d’ailleurs l’une des meilleures scènes, qui commencera par la réconciliation entre les deux protagonistes ; plutôt menaçante sachant que la caméra nous indique la présence du tueur en arrière-plan qui attend patiemment que cette dernière s’éloigne de sa victime. (***spoiler***).

Finalement, malgré avoir été rué de coups et humilié à plusieurs reprises par la famille de Joythi, le film finira sur une note positive alors que le père de cette dernière décidera de laisser Pariyerum fréquenter sa fille, le plan final cadré sur deux tasses de chaï. Celle de Pariyerum, sans lait (et donc, amère) et celle du père (plus douce) avec un ajout important de lait : ces deux tasses représentant bien sûr la différence de conditions de vie entre les castes supérieures et inférieures. Néanmoins, côtes à côtes, ce plan final nous donne une note d’espoir quant à une réconciliation possible entre les castes et une trêve de la haine vis-à-vis des castes inférieures. Comme j’ai déjà pu le dire pour la leçon finale du film Asuran, j’ai trouvé ici la scène finale un peu sortie de nulle part. Alors que, quelques scènes auparavant, le père de Joythi engageait un tueur à gage pour tuer le petit copain de sa fille, au final, le père renonce à ses plans de vengeance et lie une relation cordiale avec ce dernier ? J’ai trouvé toute cette scène très peu crédible. J’en apprécie néanmoins l’optimisme.

En termes de réalisation, j’ai parfois été gênée par une caméra trop mouvante mais, dans l’ensemble, ai apprécié le travail esthétique de l’équipe. J’ai été agréablement surprise par l’originale bande son du film mélangeant le traditionnel au contemporain. Je retiendrais notamment Karuppi et Potta Kaatil Poovasam.

Au final, Pariyerum Perumal ne diffère pas des films traitant le même sujet même s’il apporte un regard plus optimisme quant à un avenir meilleur. J’ai apprécié les critiques voilées du film et ai beaucoup aimé voir agrandir l’étendue de la représentations de la population indienne : faisant place à un personnage travestit (le père de Pariyerum) dans un rôle à connotations positives.

Et vous, avez vous vu ce film ? Qu’en avez vous pensé ? 🙂

Quelle note mettriez vous ?  🙂

Dites moi cela dans les commentaires !

Prochain : Super Deluxe

1 réflexion sur « Pariyerum Perumal, Mari Selvaraj (2018) »

  1. Des films optimistes, il y en a besoin en cette période 🙂

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