Hamid, Aijaz Khan (2018)

Bande annonce

Durée du film : 1h48

Genre / Origine : Urdu


Acteurs

Talha Arshad Reshi : Hamid

Rasika Dugal : Ishrat

Vikas Kumar : Abhay

Sumit Kaul : Rehmat


Synopsis

Lorsque la mère de Hamid, 8 ans, lui dit que son père est partit rejoindre Allah, Hamid décide de le contacter par téléphone en composant le numéro de Dieu (786). Un jour, quelqu’un répond à l’appel.

SensCritique

Mon avis

7 / 10 

Hamid, jeune Kashmiri, prend ses proches à la lettre lorsque ces derniers lui disent que son père est partit voir Allah. Il décide donc d’appeler ce dernier pour qu’il puisse lui ramener son père au plus vite. Au bout du fil, lui répond un soldat sur le bord de la crise de nerf.

Hamid, à la focalisation innocente et naïve, est un film touchant et authentique sur la réalité des conflits brûlants au Kashmir, mais aussi, sur celle de la radicalisation des jeunes enfants. Des thèmes on ne peut plus contemporains que, sous la tutelle du président Modi, définitivement à l’encontre de l’entente entre religions en Inde, le Kashmir (région en majeure partie composée de musulmans), qui avait jusqu’ici un statut de semi-indépendance, s’est vu retirer ce dernier en 2019 ce qui n’a fait que d’attiser les conflits entre soldats indiens et habitants ces derniers mois ; habitants qui réclament leur indépendance depuis celle de l’Inde et du Pakistan en 1947.

Le film commence par nous présenter un jeune père tendre et attentionné. Ce dernier disparaît alors qu’il part chercher le nouveau téléphone qu’il avait acheter à son fils, Hamid, et qu’il avait oublié à son établit. Bien que rien ne puisse le prouver à l’écran, l’on devine aisément que ce dernier est, suite à cela, assassiné par les militaires indiens qui, poussés à bout par des années et des années de revendications violentes ou pacifistes, se voient devenir, parfois, de vrais monstres face au citoyen le plus complaisant. Puisque le thème du film s’y prête parfaitement, ce dernier nous montre les effets néfastes que la peur et l’ignorance peuvent avoir sur un pays ou un peuple en période de conflits et , pour être plus précise et encore plus d’actualité que ce soit en Orient ou en Occident, en période de paranoïa totale d’un pays suite à des attentats terroristes ; attentats qui sont très fréquents dans la région du Kashmir. On voit alors des soldats indiens envahie par la peur et constamment suspicieux quant aux faits et gestes les plus anodins des habitants de la région.

Le film, pour ne pas aller dans le manichéisme et faire passer les militaires indiens pour les antagonistes du conflit au Kashmir, montre aussi les dangers de la radicalisation chez les plus jeunes qui vont se faire endoctriner par les hommes les plus extrêmes et les plus violents ; ces derniers utilisant leur religion et usant de la naïveté des enfants pour les faire croire aux atrocités que ceux-ci vont oblitérer et, ainsi, les pousser à ôter la vie d’autres personnes.

Heureusement pour Hamid, sa crédulité va le sauver d’un tel danger puisque, croyant parler au véritable Allah alors qu’il ne s’agit en fait que d’un soldat indien se faisant passer pour ce dernier, va être persuader que ce que les extrémistes religieux leur montrent ne sont que des mensonges.

Et cette relation artificielle qui va se tisser entre ce jeune soldat indien au bord de la crise de nerfs et ce petit garçon qui confit à celui-ci ses journées et ses ressentiments comprend la plus grande partie du film. Le soldat indien, aux premier abords violent, va s’avérer être un homme doué d’une certaine sensibilité. Un homme au bord du burn-out qui espère rentrer chez lui auprès de sa femme et sa fille au plus vite mais dont sa demande se voit constamment rejetée par ses supérieurs. Cette rancœur face aux habitants du Kashmir, toujours plus nombreux et parfois virulents, devient alors une colère légitime aux yeux des spectateurs. Ces conversations avec ce jeune enfant vont alors lui être bénéfique : une thérapie qu’entreprennent, sans le savoir, les deux interlocuteurs qui vont trouver confort grâce à ces appels à cœurs ouverts.

Un confort que le petit Hamid ne trouvera pas auprès de sa mère, cette dernière que l’on voit s’endurcir au fil du film pour enfin craquer en fin de film alors que, ayant accepté de manifester avec des amies du village qui, elles aussi, ont perdu leurs maris dans des circonstances quelques peu floues, celle-ci va apercevoir le visage de son mari sur une des pancartes de protestation. Une jeune mère noyée dans la colère contre son fils (il est en effet la raison pour laquelle le père est partit en pleine nuit et n’est jamais revenu) et les autorités indiennes et le deuil qu’elle doit surmonter. Un combat intérieur essorant que l’on peut facilement déceler tout au long grâce à la performance toujours exact de Rasika Dugal, star montante du cinéma indépendant indien ces dernières années.

Hamid, c’est aussi un message d’amour à la région du Kashmir qui est ici glorifiée par des merveilleux plans de paysages de cette région entre lacs et montagnes. Le Kashmir doit, en effet, être l’une des plus belles régions de l’Inde selon moi mais celle-ci malheureusement enlaidit par conflits et attentats. L’on peut découvrir l’ampleur de la diversité des paysages du Kashmir à travers le regard de Hamid qui, constamment, flâne dans les paysages environnants pour essayer d’appeler Allah et être le plus près de lui possible en grimpant au plus haut des montagnes.

En conclusion, Hamid est un film aux personnages extrêmement nuancés que l’on suit à travers le regard innocent et crédule d’un petit garçon qui joue merveilleusement bien pour un enfant de son âge. Tel Candide, il ne perçoit pas le bien du mal et se laisse facilement manipuler par des adultes, que leur intentions soient bonnes comme mauvaise. C’est un film dénonciateur sur la situation actuelle des habitants du Kashmir qui n’oublie tout de même pas de nuancer ses propos quant aux réels antagonistes du conflit. Les antagonistes, dans ce conflit, ne sont ni les habitants, ni les soldats : ce sont bien ceux qui dirigent le pays dans lequel ces deux parti vivent. (***spoil***)Le film se finit sur une note pacifiste alors que Hamid ne cède pas à la violence et continue dans la lignée de son feu père, batelier ; la dernière scène se finissant entre Hamid et sa mère voguant sur les lacs calmes et splendides du Kashmir. (***spoil***)

Et vous, avez vous vu ce film ? Qu’en avez vous pensé ? 🙂

Quelle note mettriez vous ?  🙂

Dites moi cela dans les commentaires !

Prochain : Chandni Bar

2 réflexions sur « Hamid, Aijaz Khan (2018) »

  1. Prochain voyage en Inde pour toi : le Kashmir ? Mais quand ça se sera calmé !

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    1. Bollywood French Larki 24 février 2020 — 9 09 42 02422

      Non d’abord le Sud et les cocotiers ❤ Héhé 😀 Mais oui le Kashmir c'est magnifique 🙂

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