Ek Ladki Ko Dekha Toh Aisa Laga, Shelly Chopra Dhar (2019)

Bande annonce

Durée du film : 1h58

Genre / Origine : Bollywood


Acteurs

Sonam Kapoor : Sweety Chaudhary

Rajkummar Rao: Sahil Mirza

Anil Kapoor : Balbir Chaudhary

Juhi Chawla : Chatro


Synopsis

Certaines histoires d’amour sont compliquées. Celle de Sweety est l’une d’entre elles. Entre une famille qui s’est mis en tête de lui trouver un époux coûte que coûte, un jeune écrivain fou d’elle dont elle ne retourne pas les sentiments et garder secret l’objet de son affection qui pourrait ne pas être accepté par sa famille ou la société

Sens Critique

Mon avis

 5.5 / 10

Sweety est en âge de se marier. Mais, malheureusement pour sa famille, ce n’est pas les hommes qui l’attire…

Une trame ambitieuse tant l’homosexualité est toujours très tabou en Inde même si elle a été autorisée en 2018 par le gouvernement Indien. Malgré les efforts du pouvoir exécutif Indien sur le sujet de l’homosexualité, elle est toujours très peu acceptée dans les foyers surtout dans les villages ruraux où les traditions ont encore une énorme emprise sur la population rurale. Même si plusieurs films auparavant avaient amené des personnages homosexuels dans leurs scénarios (Fire, La Saison des Femmes), jamais encore avait on porté un film intégralement sur ce sujet. Pour cela, Ek Ladki Ko Dekha Toh Aisa Laga est un jalon pour le cinéma indien et sa société et je suis ravie que la communauté LGBT ai le droit à de plus en plus de considération dans ce cinéma qui manquait atrocement de figures LGBT dans ses films. Je remercie aussi le film pour ne pas être allé dans la caricature de la communauté LGBT et d’avoir corrigé les principaux à priori sur cette dernière. En effet, ce qui est souvent ressortit est le fait que l’homosexualité n’est , avant tout, point une maladie qui peut être guérie par des « Je vous salue Marie » et des traitements médicaux ; et surtout, que l’on ne choisit pas d’être homosexuel et que c’est bien la Nature qui le choisit pour nous. Deux à priori qu’il était donc important de corriger en Inde comme dans le reste du monde et je remercie donc encore le film pour cela. Néanmoins, vous l’avez compris, Ek Ladki Ko Dekha Toh Aisa Laga n’est pas un film dénué de défauts. Si le fond est là, la forme ne l’est pas. Les plus gros problèmes du film viendrait en effet non pas de l’intrigue principale mais bien de tout ce qui l’entoure : les dialogues, les performances, la mise en scène, le scénario. Tout ces points qu’il faudrait améliorer et qui, s’ils avaient été corrigés par un réalisateur plus expérimenté et plus engagé dans le sujet, aurait fait de ce film un chef d’oeuvre, je n’en doute pas.

Néanmoins, le scénario manque cruellement de réalisme, les interprétations sont loin d’être justes pour tout le casting et les dialogues sont pauvres en matière. Si l’on veut faire un film pour exposer les sujets tabous de son pays, il faut y aller à fond ou bien ne pas y aller du tout. Gros problème ici, le sujet paraît très aseptisé et manque cruellement de réalisme. Si le personnage de Sweety ne nous avait pas dit qu’elle était lesbienne, je ne l’aurais pas deviné. Ce n’est pas en voyant deux femmes se tenir la main (chose très courante déjà chez les hommes en Inde) ou se faire des câlins amicaux que l’on comprend que deux personnes sont ensemble ; c’est avec des gestes tendres, de la passion, des regards emplit d’amour… Chose que je n’ai pas du tout perçue ici entre Sweety et Kuhu.

De plus, le frère de cette dernière, qui va jusqu’à la suivre jusqu’à Delhi pour l’empêcher d’être avec son « soit disant petit copain musulman » au début du film, change très soudainement son fusil d’épaule, sans de bonnes explications, quant au sujet de ce dernier et, en l’espace de quelques secondes, est ravi de l’union fictive entre sa sœur et ce garçon. La famille, venant pourtant d’une région rurale de l’Inde et étant extrêmement liée aux traditions et à la religion hindouiste, ne réagit pas trop non plus face à ce « blasphème », ce qui m’a parut assez incohérent sachant que pour moins nous avons parfois affaire à des crimes d’honneur dans ces régions là.

Au final, si la famille n’est pas un réel obstacle, quel est l’intérêt de la trame ? Peut être la réaction du public qui, devant la pièce de théâtre interprétant la vie de Sweety, s’exprime avec colère ou s’émeut devant l’amour de deux femmes. Des spectateurs qui, sûrement, font échos aux spectateurs Indiens qui, devant ce film, ont du en partie sortir des salles de cinéma lorsqu’ils se sont rendus compte que cet amour secret était un amour inter sexe.

Si le scénario manquait de réalisme et de cohérence, ce n’est pas non plus ce qui m’a le plus dérangée. Et, bien sûr, plus gros et visible encore, sont les performances. Si Anil Kapoor nous a fait une performance touchante et très juste, sa fille, Sonam Kapoor, et sa collègue d’antan, Juhi Chawla, n’ont elles pas réussi à me convaincre dans leurs prestations. En effet, j’ai constaté que, avec Sonam Kapoor, mon avis sur ses prestations était souvent mitigé et contraire : si dans certains films j’applaudis la justesse de son interprétation et la qualité de ses expressions, dans les autres, je la trouve placide et fade. Après réflexion, je pense que Sonam Kapoor n’est tout simplement pas faite pour jouer dans des films romantiques (Saawarya, Prem Ratan Dhan Payo) et qu’elle brille dans les genres que dévient de ce dernier (Neerja, Padman, Sanju). Erreur de casting donc pour Sonam Kapoor qui ne m’a fait ressentir aucunes émotions et qui est une très mauvaise pleureuse comparée à sa collègue Alia Bhatt qui excelle sur ce point. Juhi Chawla elle, dans son rôle de femme frivole, était un peu trop dans l’exagération ce qui avait, à la longue, tendance à m’agacer.

En ce qui concerne la BO, j’ai depuis déjà quelques mois dans mon téléphone portable la chanson Gud Naal Ishq Mitha qui me fait penser aux vieilles chansons Bollywoods et que j’apprécie tout particulièrement. J’ai bien aimé la musique éponyme et ai été agréablement surprise par la musique Chitthiye que j’ai beaucoup appréciée.

Au final, Ek Ladki Ko Dekha Toh Aisa Laga était un bel essai sur un sujet qui mérite d’être amené sur le tapis en Inde et qui se bat pour une très bonne cause. Néanmoins, la fragilité de la mise en scène, le scénario, les dialogues et les performances de certains acteurs rendent le tout assez moyen pourtant partant sur un trame solide. Un ensemble trop aseptisé et irréel qui détruit l’intrigue assez rapidement. Ce thème, reprit par une Zoya Akthar par exemple, aurait fait carton dans la critique internationale. Espérons que, pour ses prochains films, Chopra Dhar, qui faisait ici ses premiers pas en tant que réalisatrice, aura prise en assurance et en technicité.

Je retiendrais surtout la performance de Anil Kapoor qui joue, dans ce film, à merveille et qui livre les scènes les plus émotionnelles.

Et vous, avez vous vu ce film ? Qu’en avez vous pensé ? 

Quelle note mettriez vous ?  

Dites moi cela dans les commentaires !

Prochain : 2 states

4 réflexions sur « Ek Ladki Ko Dekha Toh Aisa Laga, Shelly Chopra Dhar (2019) »

  1. Toujours aussi agréable à lire

    Aimé par 1 personne

    1. Bollywood French Larki 15 juillet 2019 — 9 09 25 07257

      Merci c’est trop gentil 😀

      J’aime

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