Kai Po Che!, Abhishek Kapoor (2013)

Bande annonce

Durée du film : 2h05

Genre / Origine : Bollywood


Acteurs

Sushant Singh Rajput : Ishaan Bhatt

Rajkummar Rao : Govind Patel

Amit Sadh : Omi

Amrita Puri : Vidya


Synopsis

L’histoire de trois amis dans la ville d’Ahmedabad, en Inde. Au début des années 2000, ils espèrent faire fortune en débutant un nouveau business.

Allociné

Mon avis

8 / 10

Trois amis ouvrent un magasin de sport où ils proposent aussi du soutien scolaire aux enfants défavorisés. Ils se dessinent un futur bien clair dans leurs esprits. Mais la vie n’est pas si parfaite et en a décidé autrement pour les trois hommes.

Très belle surprise que fut pour moi l’expérience Kai Po Che ! Une histoire d’amitié, de tolérance, d’amour et de haine. Un destin tracé pour trois hommes qui va s’ébranler suite à une multitude d’éléments qui vont placer des obstacles devant cet avenir, pourtant, au départ, si clair dans la tête de ces trois jeunes hommes. Un film qui nous ramène dans l’Inde rurale des années 2000 où les tensions entre religions se font de plus en plus grandes. Un film qui prévient du danger des parti extrémistes religieux et qui démontre l’étendue des dégâts qu’un tel mouvement peu engendrer sur une population, au départ, pacifiste. Une démonstration qui fait écho à ce qu’il se passe dans l’Inde contemporaine où le parti hindouiste de Modi (réélu cette année) attise la haine et cherche à faire vivre le slogan « diviser pour mieux régner ». Une Inde sous tension où les relations entre hindous et autres minorités religieuses se dégradent de plus en plus et où l’ambiance se fait très pesante. Pour cela, Kai Po Che ! est un film à voir et à revoir pour essayer de ne pas refaire les erreurs du passé. Un film qui prône la tolérance et l’amour sur la haine et le réclusion sur soi.

Car, en effet, si les trois amis sont à priori peu intéressés par la politique et restent soudés coûte que coûte, suite à un endettement, Omi se voit obligé de s’enliser dans le parti politique extrémiste de son oncle qui va l’endoctriner dans sa vision du monde pour le moins fermée d’esprit et violente. Un endoctrinement qui va se renforcer lorsque ce dernier va perdre ses parents lors d’un affrontement musulmans-hindous, ce qui va le pousser, bien plus tard, à commettre un acte irréparable. Et, par ailleurs, à travers le thème des campagnes électorales et des nombreux matchs de cricket, ont à l’occasion de voir comment se passent les élections et le système électorale en Inde, mais, aussi, d’assister à la ferveur du peuple Indien quand il s’agit de leur sport nationale, le cricket ; sport pour lequel ils sont tout bonnement imbattable depuis déjà plusieurs décennies ! Des matchs qui durent en général six heures et qui peuvent durer même plus longtemps et que les Indiens ne se lassent pas de regarder, le plus souvent, en grand comité ! En ce qui concerne la trame, si, en général, les réalisateurs de l’industrie Bollywood prennent plus parti pour les hindous, ici, Kapoor (nom hindous par ailleurs), à travers une trame créée de toutes pièces, remet les pendules à l’heure et montre que les extrémistes religieux existent dans toutes religions et que le problème ne vient pas de la religion en elle même mais bien de ce que les gens peuvent faire pour faire entendre leurs propos, bien souvent, déformés. Un réalisateur pour qui l’amour inter-religieux est primordial comme on peut encore le constater avec l’un de ses films suivants, Kedarnath, qui raconte l’histoire d’amour entre un musulman et une hindoue. D’ailleurs, le parti opposé à celui extrémiste est un parti qui prône les belles paroles du défunt Gandhi qui désirait la tolérance et l’amour entre chaque religion. Néanmoins, si ici Kapoor prend parti pour les musulmans, je vous arrête de suite : ce film n’est pas anti-hindous tout comme Padmavaat n’est pas anti-musulmans. Le film est inventé de toutes pièces, ce n’est pas parce que les antagonistes sont hindous que le film est anti-hindous, d’ailleurs Ishaan et Govind, les deux autres amis, sont hindous et sont les protagonistes du film (et Sushant Singh Rajput est un hindouiste fervent) ! Le film critique la religion poussée à l’extrême et non pas une religion en elle-même !

(***spoil***) Une trame, donc, bouleversante qui se finit sur une note douce – amère alors que Govind et Omi se retrouvent, 10 ans après les derniers événements, et vont voir un match de cricket ensemble, sans la présence de Ishaan, tué par les mains de Omi dans un coup de colère extrême alors qu’il cherchait à tuer tout les musulmans qu’il trouvait sur son passage et que Ishaan cherchait à les protéger de sa folie. (***spoil***)

Au niveaux des décors et costumes, Kai Po Che ! se passe dans une Inde rurale des années 2000, dans l’état du Gujarat. Une Inde typique et magnifiée par des filtres jaunâtres qui rendent l’image splendide et le film encore plus exquis. Un film qui nous transporte dans la vie quotidienne des habitants du Gujarat et qui nous montre toutes les facettes de la vie de ses habitants. On peut y redécouvrir ce cachet que seule l’Inde possède : une sérénité mélodieuse ou un vacarme stressant et, paradoxalement, apaisant à la fois ! L’Inde quoi ! ❤

Niveau prestation, vraiment rien à redire. Kai Po Che ! rassemble une troupe d’acteurs extrêmement talentueux à la tête des films les plus ambitieux de l’industrie de nos jours. Rajkummar Rao qui, de nos jours, connaît un succès tel que la plupart de ses films font partie du top 250 films indiens sur IMDb où encore Sushant Singh Rajput qui possède toujours ce charisme et ce charme désarmant que je lui connaît de Kedarnath et qui joue le rôle le plus complexe et le plus difficile à retranscrire à l’écran. Omi, incarné par un acteur peu connu, joue aussi à merveille et son interprétation de l’homme perdu dans l’extrémisme était selon moi très crédible et franche. J’ai aussi bien aimé le rôle de la sœur de Ishaan qui est en couple avec Govind et qui soutient son frère coûte que coûte dans ses passes dépressives.

En terme de bande son, j’ai apprécié cette dernière sans vraiment y prêter une grande attention puisque le film ne comporte presque aucunes séquences musicales. Une bande son riche et enjouée signée Amit Trivedi (Andhadhun, Padman, Secret Superstar, Queen).

Kai Po Che ! est une vrai leçon d’amour et de tolérance qui nous ramène dans une Inde magnifiée des années 2000. Un récit trépidant auquel on ne décroche pas une seule seconde ! Très bon film de la part de Abhishek Kapoor mais je n’en espérais pas moins du réalisateur de Kedarnath. 😀

Et vous, avez vous vu ce film ? Qu’en avez vous pensé ? 🙂

Quelle note mettriez vous ?  🙂

Dites moi cela dans les commentaires !

Prochain : Love Sonia

3 réflexions sur « Kai Po Che!, Abhishek Kapoor (2013) »

  1. Les histoires d’amitié au cinéma produisent souvent des films très attachants ; le cinéma indien ne déroge pas à la règle. C’est bien tentant.

    Aimé par 1 personne

    1. Bollywood French Larki 18 août 2019 — 13 01 04 08048

      AH oui ! Génial le film 🙂

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