Kedarnath, Abhishek Kapoor (2018)

Bande annonce

Durée du film : 2h00

Genre / Origine : Bollywood


Acteurs

Sara Ali Khan : Mandakani Mukku Mishra

Sushant Singh Rajput : Mansoor Khan


Mon avis

8 / 10

Au cœur de la chaîne montagneuse de Mandakani en Inde du Nord, se trouve le village de Kedarnath, haut lieu de pèlerinage pour les hindous. C’est ici que Mukku, fille d’un prêtre hindou, tombe amoureuse de Mansoor, porteur musulman. Mais leur idylle va être mise à l’épreuve, premièrement par leurs familles qui refusent catégoriquement leur union, puis, par une catastrophe naturelle qui va détruire la ville de Kedarnath alors que une précipitation trop intense va détruire le barrage hydraulique se trouvant juste au dessus du village. La catastrophe naturelle qui frappa Kedarnath est un fait réel qui fut 4300 morts, 70 000 disparus et 50 000 déplacés.

En commençant le visionnage de Kedarnath, je m’attendais à regarder un bon film mais je ne m’attendais pas du tout à voir un très bon film. J’ai donc été très agréablement surprise par le film qui m’a totalement enchantée et bouleversée : cela faisait assez longtemps que je n’avais pas eu le cœur serré comme ça en regardant un film. Kedarnath, c’est l’histoire vue et revue mais toujours aussi tragique de deux âmes liés par un amour extrêmement fort mais séparés par leurs religions et, ici aussi, leurs classes sociales. Tandis que Mukku vient d’une famille aisée de religieux hindous, Mansoor, lui, est porteur, c’est à dire qu’il aide les personnes à mobilités réduites à monter tout en haut de la montagne jusqu’à Kedarnath. C’est en le voyant prendre ses bénédictions dans le temple voisin que Mukku s’éprend pour ce personnage attachant qu’est Mansoor. Un jeune homme bienveillant et qui donne beaucoup de sa personne à tout le monde. Un jeune homme musulman qui va néanmoins prendre ses bénédictions dans les temples hindous de Kedarnath pour remercier Shiva (Kedarnath étant un des haut lieux de pèlerinages pour le dieu hindou Shiva) de l’avoir accueilli sur cette si belle terre. Ici, ce qui est premièrement original c’est que c’est la femme qui va jeter son dévolu sur l’homme et non l’opposé. Mukku, jouée par Sarah Ali Khan (fille de Saif Ali Khan), interprète en effet cette femme tumultueuse qui ne se laisse pas faire et qui est attirée par des activités « peu féminines » tel le criquet. Une femme peu conventionnelle pour qui l’on s’attache donc très vite. Sa façon très crue et en ne passant pas par quatre chemins d’aborder Mansoor est elle aussi très peu conventionnelle et se fait face à cet homme , bien au contraire, très réservé. Cela rend ce couple insolite très rapidement très attachants à tel point qu’on a souvent des larmes aux yeux face aux réactions de Mansoor, toujours si réservé, qui n’arrive pas à gérer les sentiments que Mukku lui porte. Un couple complètement aux opposés l’un de l’autre et qui est d’autant plus touchant que l’on voit très vite que cet amour est complètement impossible d’autant plus que Mukku est non seulement hindou mais fille d’un prêtre hindou. Une passion que les deux (surtout Mansoor car Mukku est bien trop bornée pour cela) vont alors essayer d’éteindre mais sans succès.

C’est alors que ce qui devait arriver, arriva, la famille de Mukku apprend la nouvelle et s’en prend aux deux amoureux et d’autant plus le sois disant fiancé de Mukku, qui lui, est un hindou très virulent qui éprouve une haine sans nom pour ces musulmans qui « envahissent » son village. A cela, s’ajoute, lors des 20 dernières minutes, l’inondation de Kedarnath que l’on attendais nerveusement depuis le début et qui va , bien sûr, séparer le couple à tout jamais. Si vous vous attendiez à une fin heureuse entre Mansoor et Mukku, vous n’avez donc pas vu assez de film d’amour inter-religieux Indien car 90% de ceci, relatant bien, malheureusement, de la réalité de la situation, finissent amèrement voir très mal. Les dernières 20 minutes sont, je dois dire, très réussies : l’on assiste à un compte à rebours haletant où Mansoor part chercher Mukku pour la sauver d’une mort certaine. Des minutes difficiles à voir où ce beau village dont on à pu apprécier les villages alentours depuis le début du film se voient complètement anéantis en quelques secondes et où beaucoup des personnages principaux disparaissent à une vitesse fulgurante, engloutit sous de bâtiment dévastés par les eaux.

Comme dans le fameux Titanic de James Cameron, l’on peut alors analyser les réactions multiples des victimes de la catastrophe naturelle : certains sont fatalistes et attendent sagement que la mort viennent les chercher, certains prient en pensant être sauver, certains sont en panique tandis que d’autres, les plus pragmatiques, cherchent un moyen de s’en sortir et sont ceux qui s’en sortiront au final. Bien évidemment, connaissant le tempérament extrêmement altruiste de Mansoor dans la vie de tout les jours, l’on pressent déjà une fin tragique pour ce dernier qui fait passer les autres avant sa personne. C’est donc sans trop de surprises mais avec de très très belles performances et beaucoup de larmes de ma part que Mansoor meurt héroïquement en laissant sa place à un père de famille et en étant engloutit par le torrent violent qui déversait sous ses pieds. Une fin tragique et amère puisque l’on aurait tout donné pour voir cet être si pur être épargné et que l’on aurait aimé qu’enfin, sans la présence de tutelle stricte et maladive des parents de Mukku, les deux amoureux puissent vivre une histoire d’amour tranquille et modeste. Une fin donc déchirante qui m’a beaucoup fait pleurer et qui m’a terriblement bouleversé tant le personnage de Mansoor m’avait ému.

En ce qui concerne les performances, j’ai trouvé les deux acteurs principaux extrêmement talentueux l’un comme l’autre. Des acteurs très peu connus du grand écran qui faisaient, pour certain, leur tout début dans ce film (je pense à Sara Ali Khan qui a d’ailleurs reçu le prix de la meilleur performance féminine débutante pour ce film lors des Filmfare Awards 2019) et qui m’ont tellement épatée qu’ils ont réussi à me toucher personnellement avec leurs personnages. J’ai été particulièrement touchée par ce personnage de Mansoor interprété par Sushant Rajput que j’applaudis pour cette performance qui sonne extrêmement juste et qui m’a tout particulièrement émue.

En ce qui concerne l’esthétique du film, tout est très beau et les paysages des montagnes enneigées sont magnifiques. Dans les villages de montagne de l’Inde, y règne toujours une ambiance bien particulière et apaisante qui m’émeut toujours beaucoup. Kedarnath nous imprègne dans cette ambiance apaisante de gens simples et apaisés vivant des des paysages champêtres et montagneux tout bonnement sublimes près de l’Himalaya. Niveau esthétique donc, rien à redire : les costumes, très traditionnels mais que l’on a peu l’habitude de voir dans les films Indiens car les villages montagneux y sont peu présents, sont pittoresques et de ce fait très charmants et la mise en scène classique mais spectaculaire lors des scènes finales.

Enfin, j’ai adoré la BO du film et notamment la musique Namo Namo qui a eu du mal à sortir de ma tête lors des jours qui suivirent le visionnage de Kedarnath. On peut d’ailleurs remarquer la beauté de la mise en scène et des paysages lors du visionnage de la séquence musicale 😉

En bref, un film qui m’a emporté et qui m’a extrêmement émue que je recommande à tout le monde et qui mérite amplement son prix d’interprétation pour Sarah Ali Khan bien que je sois désappointé que Sushant n’en ai reçu aucuns.

Et vous, avez vous vu le film ? Qu’en avez vous pensé ?  

Quelle note mettriez vous ?  

Dites moi cela dans les commentaires !

Prochain : Beyond The Clouds

5 réflexions sur « Kedarnath, Abhishek Kapoor (2018) »

  1. Ca donne vraiment super envie !

    Aimé par 1 personne

    1. Bollywood French Larki 7 avril 2019 — 18 06 58 04584

      Ouiii contente que tu ais envie de le regarder 😀

      J’aime

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