The Ship of Theseus, Anand Gandhi (2012)

Bande annonce

Durée du film : 2h30

Genre / Origine : Bollywood


Acteurs

Sohum Shah : Navin

Aida Elkashef : Aaliya Kamal

Neeraj Kabi : Maitreya


Synopsis

Ship of Theseus raconte trois histoires, celles d’une photographe aveugle,d’un moine souffrant de cirrhose et d’un jeune greffé souhaitant retrouver son donneur.

SensCritique

Mon Avis

7 / 10

The Ship of Theseus suit la vie de trois habitants de Mumbai qui doivent tout trois subir ou ont déjà subit une greffe d’organe.

Comme nous pouvons déjà le constater avec la photographie ci-dessus, The Ship Of Theseus est le premier film d’un des réalisateurs de Tumbbad. C’est un film art et essai qui fut applaudit internationalement par la critique.

Le Ship of Theseus suit l’histoire philosophique du même nom où chaque pièces du bateau de Thésée se fait remplacer par d’autres nouvelles pièces. De ce fait, est-ce toujours le bateau de Thésée ou bien un nouveau ?

Ainsi, comme le bateau de Thésée nous allons suivre la vie de trois personnes qui vont subir une greffe d’organe et le temps d’adaptation qu’il va leur falloir pour se retrouver. C’est un film sur la recherche de soi et une difficile crise identitaire.

Dans un premier temps, nous suivons la vie d’une jeune photographe aveugle qui prend ses photographies avec les sons environnants et ses ressentis. J’ai alors été émerveillée par ce début où l’on voit comment la photographe s’y prend pour prendre ses photos mais aussi pour les éditer (ne pouvant pas voir, son compagnon lui décrit la scène) et pouvoir les revoir par la suite par un procédé sensorielle où Aliya peut toucher ses photographies et voir la scène grâce à une différence de texture et d’épaisseur. Par la suite, Aliya va subir une greffe de ses deux cornées. Une fois avoir récupéré la vue, cette dernière va passer par une dure crise existentielle où son travail ne l’inspirera plus et où cette dernière perdra des ses autres sens qui étaient alors très largement développés grâce à son impossibilité de voir.

S’en suit l’histoire qui m’a personnellement le plus happée : celle d’un moine bouddhiste luttant contre les violences faites aux animaux, et, notamment, le test de produits cosmétiques et médicamenteux sur les animaux en laboratoire. Cette longue introduction silencieuse du personnage nous donne déjà un aperçu de ce dernier où celui-ci marche pieds nus pendant ce qu’il semble être une éternité. S’en suit un plan sur une chenille essayant tant bien que mal de traverser un passage piétons où elle y risque sa vie à de nombreuses reprises. C’est alors que la main du moine surgit sur le plan et vient récupérer délicatement cette chenille pour la sauver d’une mort certaine. Alors qu’il apprend qu’il est atteint de cirrhose et qu’il doit subir une transplantation, il refuse de prendre ses médicaments puisqu’ils sont créés dans des laboratoires qui maltraitent les animaux. La scène où l’on voit des lapins se faire attacher et se faire injecter du shampoing dans les yeux et d’ailleurs très difficile à regarder. La plupart des animaux sont maltraités pour le bonheur des Hommes ; testés sur des animaux pour créer de médicaments capable de soigner des maladies jusqu’ici incurables est déjà plus compréhensibles que pour des cosmétiques. Je vous incite d’ailleurs à acheter des cosmétique cruelty free : il ne sert à rien d’avoir la mort de centaines d’animaux sur notre conscience à chaque fois que l’on applique du mascara ou du shampoing sur nos cheveux. Ce moine refuse alors catégoriquement de prendre les médicaments qui pourrait le sauver et son entourage essai tant bien que mal de le faire raisonner. Le moine passe alors par une crise identitaire où il se demande si renier toutes ses croyances et idéologies pour sauver sa vie n’est pas, d’une certaine façon, perdre son identité.

Malheureusement pour le film, la troisième partie m’a beaucoup moins emballée et j’ai trouvé qu’elle était un peu « hors-sujet » comparée aux deux premières. Un homme qui vient récemment de bénéficier d’un don d’organe pense que cet organe qui, désormais, fait partie intégrante de sa personne, est en fait issu d’un vol. Il part alors à la recherche de cet homme et des personnes responsables de cet épouvantable manipulation. C’est alors que j’ai un peu décroché de l’histoire qui perdait, de ce fait, un peu son sens originel.

Dommage puisque l’identification du spectateur avec les personnages en pâtit puisque ce troisième personnage nous paraît bien plus stérile.

Au final, même si je n’ai pas apprécié la dernière histoire, j’ai tout de même beaucoup aimé The Ship of Theseus dans son ensemble et la réflexion philosophique qui l’accompagnait.

Tout comme dans Tumbbad, la photographie était l’un des gros points forts du film. Un tout filmé à la caméra à l’épaule, ce qui n’est point gênant puisque l’ensemble ressemble à un grand documentaire et rend donc le tout très authentique. J’ai beaucoup aimé cette narration silencieuse qui présente, par exemple, le moine, à travers une introduction de plusieurs minutes où celui-ci ne parle pas et suit sa routine quotidienne. Toujours dans la deuxième histoire, j’ai été impressionnée par ce long travelling où l’on suit le moine parler à son élève sur quelques minutes où l’on peut, de ce fait, découvrir Mumbai en arrière plan : les plus démunis vivant dans la rue, les tags, les grattes ciels etc. tout en suivant la conversation qui a lieu pendant ce temps.

Au final, je pense que si il n’y avait pas eu cette dernière histoire qui prend une place imposante dans le film et avec laquelle on a beaucoup de mal à s’identifier, le film aurait été un chef d’oeuvre. The Ship of Theseus reste néanmoins un récit philosophique brillant enjolivé par une photographie sublime de la ville de Mumbai et ses alentours. Malheureusement, ce dernier subit des différences en termes de qualité et d’identification. Un film sur l’identité, l’éthique et la morale qui vous fera réfléchir pour sûr sur ce que comprend réellement l’identité de soi.

Et vous, avez vous vu ce film ? Qu’en avez vous pensé ? 🙂

Quelle note mettriez vous ?  🙂

Dites moi cela dans les commentaires !

Prochain : Teen Kanya

2 réflexions sur « The Ship of Theseus, Anand Gandhi (2012) »

  1. Même du caméra à l’épaule ? Comme quoi le cinéma indien est aussi éclectique que les autres cinématographies.

    Aimé par 1 personne

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