Mahanati, Ashwin Nag (2018)

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Bande annonce

Durée du film : 2h55

Genre / Origine : Telugu


Acteurs

Keerthi Suresh : Savitri
Samantha Ruth Prabhu : Madhuravani
Dulquer Salmaan : Gemini Ganesan

Synopsis

L’histoire biographique d’une fameuse actrice de films Telugu des années 50-60 au destin tragique

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Mon avis

8 / 10

L’histoire biographique d’une fameuse actrice de films Telugu des années 50-60 au destin tragique

Une belle claque tant au niveau visuel qu’au niveau scénaristique ! Le film suit l’histoire idyllique puis tragique de Savitri, surnommée Mahanati (« excellente actrice » en Telugu). On suit tout d’abord l’ascension de cette dernière, de talentueuse danseuse et actrice de scène religieuses indiennes à ces heures de gloire. Une femme extrêmement moderne pour l’époque : une femme qui, bien qu’elle soit extrêmement bienveillante, reste extrêmement authentique et maladroite et c’est ce qui fait son charme naturel. Moderne aussi dans son choix d’homme puisqu’elle va finalement acceptée d’être mariée à un homme qui a déjà une femme et deux enfants.


Malgré cela, leur idylle va continuer et résister. Au fil du temps, on voit cet amour se dissiper avec la célébrité : Ganesh est fou de rage de voir sa femme triompher, les critiques applaudir tout ses films tandis que lui fait flops après flops. Il va alors se mettre à boire beaucoup et sa femme, le voyant en détresse, va elle aussi se mettre à boire. Au final, les deux vont se séparer lorsque Savitri va trouver son mari au lit avec une autre. Des scènes qui s’en suivent déchirantes où le monde de Savitri tout comme celui de Ganesh qui, on le voit bien, éprouve un amour sincère pour cette dernière, vont s’écrouler sous nos yeux. Une tristesse encore plus  pénétrante que les performances réalisées par les deux personnages principaux sont incroyables.

Ça ne surjoue pas, ça joue de manière très authentique et ça brise le coeur. Au final, la belle Savitri va finir dans la misère : elle qui, insouciamment, fut généreuse avec tout ceux qui l’entourait mais aussi insouciante dans la gestion de son argent, se retrouve d’un seul coup sans aucun aide financière de ses proches lorsque ses biens lui seront retirés après s’être endettée de part plusieurs productions qui lui auront coûtées plus qu’elles lui auront fait gagner de l’argent. Noyant sa misère dans l’alcool, cette dernière mourra après quelques mois de coma éthylique. Une bien triste fin pour une femme si généreuse, talentueuse mais aussi naïve et qui va payer les conséquences de cette naïveté par la suite. Cette dernière ne pourra pas gérer cette quantité de méchanceté autour d ‘elle et préférera se noyer dans l’alcool plutôt que de faire face à la réalité. De l’autre côté, nous suivons très brièvement l’histoire de deux jeunes journalistes qui vont essayer de publier la vie privée de cette dernière alors qu’elle est dans le coma pour pouvoir percer à jour son talent et sa générosité.

Une histoire qui, même si elle est attachante, m’a beaucoup moins emportée que celle de Savitri mais qui, tout de même, méritait d’exister ne serait-ce que pour la performance finale de Samantha Ruth Prabhu (Thangamagan) qui nous fait couler des larmes lors de la dernière scène où elle vient pleurer au chevet de Savitri qui, le long du film, va l’aider personnellement à vivre son amour (qui lient deux religions différentes) aux yeux de tous en suivant l’exemplarité et la force de la belle Savitri qui s’est laissé crachée dessus et s’est faite appeler « la maîtresse » tout le long de sa carrière pour pouvoir vivre pleinement son idylle avec un homme précédemment marié. 

Passons maintenant aux remarques élogieuses sur le côté esthétique du film. C’est bien connu que ce film fut premièrement applaudi pour sa mise en scène et son image à tomber par terre. Et bien je suis bien d’accord avec les nombreuse critiques ! Ce film est un petit bijoux esthétique de chaque instants. Les paysages idylliques de l’Inde du Sud sont ici mis en valeur : le fameux pont de Pondichéry (que l’on peut apercevoir dans beaucoup de films du sud de l’Inde notamment dans l’Odyssée de Pi), les arbres aux racines infinies etc…Tout est mis en valeur et relevé par des filtres de tout genre qui reste très léger mais qui font toute la différence.

On a aussi le droit à beaucoup de scènes en noir et blanc tout simplement magnifiques où les réalisateurs ont rendu un réel hommage à l’actrice. Des scènes mise en scènes de façon très pédagogiques ce que j’ai beaucoup aimée : les scènes cultes de Savitri sont rejouées par l’actrice principale en noir et blanc et, lors de chansons, les titres des films et chansons sont inscrits en dessous. Un processus qui donne envie de voir tout les films de l’actrice qui ont l’air de dépeindre à chaque  fois une femme authentique sans manières et avec une très forte personnalité. 

Puis, il ne faut surtout pas oublier de parler de la mise en scène brillantissime qui est bourrée de plans intelligents et magnifiques et une mise en scène qui reste « classique » où l’histoire se suit chronologiquement et où tout paraît fluide.

Le réalisateur a réussi à parfaitement intégrer les passages dans le futur d’une manière à ce que l’on arrive à suivre l’histoire de manière très fluide : flash-back et retour vers le futur qui sont très souvent casse gueule dans les films de ce genre. Je noterais aussi le travail remarquable que l’équipe à fait sur les costumes qui sont grandioses et les détails de précisions lors de recréations des scènes cultes de Savitri que j’ai pu voir par la suite et qui sont très semblable. Enfin, sur le côté scénaristique, je ne pourrais finir sans m’extasier sur l’hommage au films des années 30 à 60 aux décors complètement artificiels qui furent recréés pour le film et qui m’ont fait replongée dans la magie de ces films là. Je pense notamment à la musique Mooga Manasulu qui reprend bien tout les traits des premières séquences musicales des comédies musicales et qui m’a beaucoup fait penser à la fois aux premières comédies musicales des années 30 avec les escaliers Ziegfield, mais aussi au chef d’oeuvre qu’est Chantons sous la pluie ( notamment la musique You were meant for me) où enfin, à la fameuse séquence onirique de La La Land où les deux amoureux dansent dans les étoiles 

Un très belle hommage donc qui m’a personnellement enchantée et beaucoup touchée. En continuant dans le registre musicale, Sada Nannu restera musicalement parlant ma séquence musicale préférée et qui dépeint l’idylle naissant entre Ganesh et Savitri mais je n’oublierai pas Aagipo Baalyama qui, même si la musique n’a rien d’exceptionnelle, le visuel lui, est à couper le souffle.

Des paysages idylliques qui rappellent ceux des Satyajit Ray notamment ceux de La complainte du sentier mais aussi ceux plus récents de Maryan (je crois d’ailleurs que ce sont les mêmes paysages  si je ne me trompe pas.) 

Maryan, 2015

Bon après, un peu facile de faire de tels plans avec de tels paysages (et oui je pleure intérieurement de la beauté de l’Inde du Sud) x)

Bref, un film de toute beauté qui rend hommage à une actrice sûrement de manière romantisée mais, en même temps, quel film ne le fait pas ?

Un film tout aussi beau autant pour l’histoire que pour le l’esthétique et qui montre une fois de plus le talent des acteurs de l’Inde du Sud qui, contrairement aux acteurs de l’Inde du Nord qui s’en sortent souvent bien en ne parlant que l’Hindi, langue officielle de l’Inde, eux doivent connaître tous au moins 3 langues pour jouer dans les films du sud (Dhanush par exemple, si je ne me trompes, joue dans 7 langues différentes !) : chose qui paraît bien impossible pour nous français mais qui parait tout à fait réalisable pour les Indiens qui, on le sait bien maintenant, sont tous polyglottes avec au moins 3 langues à leur cordes. Grand bravo donc pour ce film qui me réconcilie de plus en plus avec le cinéma Telugu qui ne brillait pas trop selon moi jusqu’ici à part avec les fameux Baahubali bien sûr ! 

Et vous, l’avez vous vu ? Qu’en avez vous pensé ? 🙂

Quelle note mettriez vous ?  🙂

Dites moi cela dans les commentaires !

Prochain : Water 

6 réflexions sur « Mahanati, Ashwin Nag (2018) »

  1. Les photos en noir et blanc dont celle qui sert d’illustration de première page sont en tout cas sublimes.

    Aimé par 1 personne

    1. Bollywood French Larki 14 décembre 2018 — 13 01 08 120812

      Oui 😁 je pense que tu aimerais beaucoup le film 😊

      J’aime

  2. Oui j’ai bien l’impression. A voir un de ces jours.

    Aimé par 1 personne

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