Dil Se, Mani Ratnam (1998)

Bande annonce

Durée du film : 2h40

Genre / Origine : Bollywood

Acteurs

Shahrukh Khan : Amarkanth Varma

Manisha Koirala : Meghna

Preity Zinta : Preeti Nair

Synopsis

A l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance de l’Inde, Amar, un des meilleurs journalistes de la radio All India Radio, fait la connaissance de Meghna, une femme mystérieuse. Le temps d’un voyage au Ladakh, ils se perdent de vue. Amar rentre à New Delhi ou il s’apprête à épouser Preeti. Quand soudain Meghna resurgit…

Allociné

Mon avis

7 / 10

Amar tombe amoureux d’une femme complètement inatteignable mais n’arrive pas à lâcher prise. Il ne sait pas que cette femmes cache de lourds secrets…

Un film étonnant non de part les thème abordés mais plutôt par comment ces thèmes, souvent abordés, sont mises en scène et un film dont le travail sur l’image est un pur chef d’oeuvre et je pèse mes mots. Alors que le personnage de Amar m’a, dans un premier lieu, agacé, car il est vrai qu’en réalité un homme fait ça à une femme et je suis sûre qu’elle va porter plainte pour harcèlement, le personnage de Meghna attire dès le début l’attention du spectateur qui se demande pourquoi cette femme a l’air toujours si triste et si renfermée sur elle même. Un personnage sur lequel on ne saura rien jusqu’à la fin où celle-ci racontera, sous un excès de colère, son histoire dramatique à Amar, ce dernier toujours entrain de forcer la belle à l’aimer et à venir vivre avec lui. Ce personnage m’a d’autant plus plu qu’il donne à une femme un rôle très important même si machiavélique. Une femme révolutionnaire qui va prendre en mains des attentats de haute envergures, c’est tout aussi révolutionnaire pour le genre !

En effet, même si Bollywood aime beaucoup surfer avec le thème du terrorisme depuis les années 1990, il est vrai qu’auparavant, ce rôle mi blanc mi noir était attribué à la grande majorité, si ce n’est tout le temps, à la gente masculine. Ici, que nenni : Amar joue le rôle d’un journaliste pour All India Radio, celui-ci néanmoins passionné par son job mais qui ne paraît pas d’une grande importance comparé au « métier » de Meghna qui accapare le trame principale de la deuxième partie du film. Même si je n’ai jamais vraiment accrochée aux films de Mani Ratnam pour leur « froideur », je dois dire que je suis toujours impressionnée par les rôles on ne peut plus féministes et on ne peut plus modernes que ce dernier donnent aux femmes comme aux hommes dans chacun de ces films. Tout du long, Amar restera frustré que la belle demoiselle ne lui tombe pas dans les bras tant son charme fait effet et c’est ce qu’il m’a beaucoup plu. Meghna, pourtant sous le charme de Amar, jamais ne va lui dire qu’elle l’aime ni jamais ne va lui accorder un geste tendre. Toujours, sa tâche première restera sa tâche professionnel. De plus, il est vrai qu’en regardant cet homme littéralement harceler cette dernière (même si Shah Rukh Khan est charmeur, cela ne veut pas dire que ces gestes ne sont pas du harcèlement), c’est tout aussi jouissif de voir la femme non pas se trémousser devant la belle gueule de Khan mais plutôt le repousser et lui lancer des avertissements. C’est après que Meghna ai laissé Amar seul que ce dernier va faire la connaissance de Preeti (premier rôle de l’actrice Preity Zinta), femme moderne au caractère bien trempé. Encore une fois, un personnage étonnant pour le genre tant il n’est pas affecté par les tabous tels que la sexualité et en parle sans grande pudeur. Ainsi, j’ai été agréablement surprise d’entendre de la bouche d’une femme indienne « Est-ce que tu es vierge? Parce que toutes mes copines ne se réservent plus pour le mariage » au renommé Shah Rukh Khan sans aucune pudeur ni gêne !

Un réalisateur, donc, qui prouve qu’il a déjà de l’avance sur la mentalité indienne pour laquelle la sexualité est quelque chose de très intime auquel personne ne doit parler (paradoxale de la part des inventeurs du Kamasutra et de la part du berceau du village de Kajurâho aux statues érotiques).

En ce qui concerne la trame, j’ai toujours un peu de mal avec la « froideur » avec lequel le réalisateur raconte ses histoires. Même si le film m’a beaucoup plu, il est vrai que tout reste, selon moi, quelque peu « froid » ; les personnages peu attachants. Néanmoins, j’ai beaucoup plus aimé cet opus que Roja que j’avais arrêté au milieu à cause de la froideur de ce dernier ou encore Guru, que j’aime dans l’ensemble mais, une fois encore, reste trop froid selon moi. Ici, Mani Ratnam apporte un peu plus de chaleur au film que dans ces films précédents ; mais il est vrai que les trente dernière minutes retombent de cette action pure et froide qui me rend souvent quelque peu distraite dans les films de Ratnam car ces scènes m’intéressent tout bonnement beaucoup moins.

DIL SE, Shahrukh Khan, Manisha Koirala, 1998

En ce qui concerne l’esthétique, la photographie, ce film est vraiment un chef d’oeuvre artistique et je pèse mes mots. J’ai été tout bonnement bluffée ! Il me peine de manquer de photos d’assez bonne qualité du film pour vous montrer l’ampleur du travail esthétique, la splendeur de certains plans et la beauté de tout instant qu’est le film Dil Se : un pur plaisir pour les yeux.

On remarque clairement le travail gargantuesque de la lumière sur chaque plans. Le travail des couleurs est lui aussi clairement réfléchi tout comme les danses, qui peuvent quelque peu désorienter le téléspectateurs tellement elles sont peu ordinaires ; des pas de danses qui ressemblent à de la danse contemporaine. Les chansons ne m’ont néanmoins pas tellement plu et le réalisateur à pu offrir mieux dans Guru par exemple en terme de musique. Même je ne suis pas fan du style de danse, je ne peux qu’applaudir néanmoins chaque séquence musicale qui sont esthétiquement sublimes !

Voir ce film en 1080p sur Netflix était donc d’autant plus jouissif !

Preity Zinta (center, among dancers) in Mani Ratnam’s DIL SE (1998), screening at Museum of the Moving Image as part of a Mani Ratnam tribute, August 2, 2015. Image courtesy of Office of Mani Ratnam.

Au final, avec Mani Ratnam, pas de fin particulièrement heureuse en général. Et ici, une fin dramatique mais auquel on s’attend, et , je dirais même que si cette fin ne serait pas arrivée et que cette dernière aurait été heureuse, j’aurais été un peu déçue. Très bon film donc ! Tout les autres réalisateurs ( et pas seulement en Inde ! ) devraient prendre de la graine sur ce film pour l’esthétique à tomber par terre ! D’ailleurs, Yash Chopra doit être un admirateur secret du film car, 5 ans plus tard, sortira en salle le film Veer Zaara dont le premiers rôles ne sont pas moins que Shah Rukh Khan et Preity Zinta et dont les scènes cultes se passent au mêmes endroits que la scène finale de Dil Se (à New Delhi). Qui aurait pu croire que, 5 ans plus tard, Shah Rukh Khan et Preity Zinta allaient se retrouver ensemble à l’écran, au même endroit, pour réaliser un film qui allait rester dans les annales ?


7 réflexions sur « Dil Se, Mani Ratnam (1998) »

  1. Du Bollywood sur Netflix : tu vas pouvoir découvrir certains films que tu rêvais de voir. Et oui esthétiquement ça semble très chouette.

    Aimé par 1 personne

    1. Bollywood French Larki 30 janvier 2019 — 14 02 29 01291

      Oui il faut que je me prenne un abonnement peut être 😛 ❤

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  2. Pour info, tes vieux liens imdb sont à corriger car ils ne ramènent plus sur ton nouveau blog

    Aimé par 1 personne

    1. Bollywood French Larki 1 février 2019 — 9 09 58 02582

      Ah oui ? Pourtant je les avaient tous remis ! Oh mince !

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  3. J’ai juste essayé Devdas

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