Highway, Imtiaz Ali (2014)

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Bande annonce

Durée du film : 2h 15

Genre / Langue : Bollywood

Acteurs

Alia Bhatt : Veera Tripathi

Randeep Hooda : Mahabir Bhati

Synopsis

Veera, jeune et très riche héritière, se fait enlever accidentellement à Delhi à quelques jours de son mariage. Devant le problème posé par sa capture et la notoriété de sa famille, son ravisseur Mahabir est exclu de la bande et chargé de résoudre le problème. Il envisage de réclamer une rançon ou alors de l’abandonner dans un bordel de campagne. Aidé d’un comparse, ils s’enfuient d’abord au Rajasthan. Veera, d’abord très heurtée par son enlèvement, finit par y trouver certaines de ses aspirations à fuir son milieu.

Wikipédia

Mon avis

8.5 / 10

Veera est une jeune femme venant d’une famille très aisé de Delhi. Un jour, alors qu’elle décide d’aller prendre l’air avec son futur mari loin des préparations stressantes de son mariage imminent, elle se fait prendre en otage par une bande d’hommes venant de braquer une banque. Mais la jeune Veera n’est pas mécontente de cette mésaventure car, ayant eu de très graves soucis personnels avec des membres de sa famille, celle-ci voulait à tout prix trouver un moyen de s’en éloigner le plus possible. Elle tombe alors amoureuse de son ravisseur lui même très torturé intérieurement.

Ne vous laissez pas méprendre par la photo, le film n’a rien d’une comédie romantique Bollywood comme on a bien l’habitude devoir et revoir avec cette industrie. Il aborde des thèmes très sombres et des personnages tout aussi sombres et mentalement détruits par les Hommes (avec ou non un grand H) : une histoire d’amour tout aussi attachante qu’elle est déchirante et une histoire qui nous laisse un goût amer sur les lèvres (le goût salé de chaudes larmes ? Sûrement aussi xD ).

Parlons tout d’abord du personnage de Mahabir que l’on apprend à apprécié puis aimé au fil des heures : c’est un personnage que l’on apprivoise de plus en plus que l’on aperçoit de brèves souvenirs de son enfance douloureuse. Petit à petit, et après ses nombreux rejets et nombreux accrochages avec Veera, Mahabir va s’ouvrir à celle-ci ce qui va à la fois le détruire et mais aussi l’aider à le reconstruire. Une ouverture qui fait affreusement mal tant elle ramène les sentiments et les souffrance qu’il avait pu cacher et rejeter depuis de nombreuses années : celle de sa mère qui se tuait à la tâche pour faire survivre son petit Mahabir qui lui, se faisait frapper par son père/beau père (pas bien compris) et celle d’un homme brisé, déchiré d’avoir du retirer la vie à des hommes dans le cadre de son « métier ». Un homme qui survit en refermant toutes émotions et toute joie dans sa vie : alors à l’arrivée de la pétillante Veera qui va sans cesse forcé Mahabir à s’ouvrir et à lui confier ses souffrances, une Veera qui va lui rappeler sa mère, Mahabir va broyer du noir et va s’exprimer par la colère : l’on voit clairement cet homme lutter contre ses propres sentiments et pulsions tout le long du film. Cet homme qui restera tout le long du film stoïque,  ferme et très dur envers tout ceux qui l’entoure va alors nous briser le cœur en mille morceaux quand, par deux fois, il dévoilera avec peine ses sentiments : premièrement quand, à 2h du film environ , l’on voit pour la première fois celui-ci afficher un grand sourire puis lorsque, plus tard, il éclatera en sanglot face à l’amour démesuré que va lui offrir Veera, incrédule face à l’importance qu’on lui apporte, importance qu’il croit ne pas mériter à cause de atrocités qu’il a pu faire dans sa vie.

L’histoire d’amour qu’il entretient avec Veera est donc aussi attachante car imprévue et improbable : une histoire d’amour entre deux âmes perdues et déchirées qui cherchent ensemble un refuge et une source de réconfort. Veera qui, elle aussi, a besoin de trouver refuge car a vécu des traumatismes qui la marqueront à vie. C’est au milieu du film que, emprise de ce sentiment de liberté (alors qu’elle est en réalité une otage) que lui prodigue ce voyage en voiture,  Veera va alors dévoiler à Mahabir qu’elle a été violée à de nombreuses reprises par son oncle à l’âge de neuf ans. Cet oncle qui vient toujours sans gêne ni regrets de temps en temps visiter la famille comme si de rien n’était. Pour empirer son cas encore plus encore, la mère de Veera qui sait tout de ces actes effroyables qu’a commis son beau-frère à sa fille, a fait promettre à celle-ci qu’elle ne dirait jamais rien à sa famille de peur que leur réputation se voit briser en éclats…Une famille très aimante et supportrice !

Un film donc bouleversant sur la recherche de l’identité de soi et la recherche d’une reconstruction de soi. Un couple totalement improbable qui crève l’écran et qui nous brise le cœur lorsque, alors que les deux semblent enfin vivre une vie paisible dans les montagnes de l’Himalaya, la police tue Mahabir et ramener de force la précieuse Veera dans sa maison de prestance. Veera réussira néanmoins à se séparer de ses vieux démons en dévoilant la vérité à sa famille ( et en fermant le clapet à son oncle) et décidera enfin de partir sous les regards choqués et attristés de sa famille. Néanmoins, elle restera un personnage hanté par de vieux traumatismes , un personnage déchiré par la souffrance et le deuil qui décidera, à la fin du film, de vivre seule dans les montagnes de l’Himilaya avec lequel elle avait vécue quelques jours avec l’homme de sa vie avant que l’on lui retire.

Tout cela accompagné de décors vraiment magnifiques tout d’abord du Rajasthan et de ses villages pittoresques puis après du calme et du charme des montagnes de l’Himalaya. Seul point négatif, les musiques qui sont vraiment bofs et que ne collent pas du tout à l’histoire ni à l’ambiance du film. J’ai juste beaucoup aimé la musique Sooha Saaha, musique chantée par Veera (et Alia Bhatt elle même) berceuse qui fut chantée auparavant par la mère de Mahabir et qui va donc le replonger dans ses souvenirs douloureux. Une scène vraiment déchirante. Aaaargh une petite tâche qui vient gâcher le film !

Vraiment un film différent et poignant qui sort du lot : je le rajoutera dans la liste des Bollywood qui m’ont vraiment étonnés avec le fameux Barfi  qui sort vraiment du lot par exemple ! A voir absolument mais sortez le, voir les paquets de mouchoirs. Comme quoi le réalisateur qui, avec Jab Harry Met Sejal m’avait complètement déçu, est capable de faire des films très touchants (JHMS m’avait laissé complètement neutre voir agacée) : il remonte dans mon estime 😉