Manikarnika : The Queen Of Jhansi, Kangana Ranaut (2019)

Bande annonce

Durée du film : 2h19

Genre / Origine : Bollywood

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Acteurs

Kangana Ranaut : Rani Lakshmi Bai

Nihar Pandya : Pran Sukh Yadav

Ankita Lokhande : Jhalkaribai

Mon Avis

2 / 10

Inspirée de faits réels, l’histoire de la reine de Jhansi, Laxshmi Bhai, qui fut l’une des premières à défendre son pays contre l’oppresseur Britannique au 19ème siècle.

Je ne dirais pas que je suis déçue du film puisque je n’espérais rien de ce dernier. En effet, même si j’essaie d’être la plus objective possible quant à la vie réelle des acteurs et réalisateurs quant il s’agit de leur production artistique, j’éprouve tout de même un certain dégoût face à l’actrice et réalisatrice Kangana Ranaut qui affirme être une grande féministe mais qui se permet de critiquer avec détestation et à répétitions ses collègues de l’industrie Bollywood, mâles comme femelles, en dénonçant un système corrompu et misogyne (ce qui, soit, peut être possible). Cela dit, même si ces propos s’avéraient être vrais, je ne pense pas que rabaisser les femmes qui travaillent dans le même champ professionnel que le vôtre corresponde à ma définition du féminisme. C’est moche.

Avec un peu de mal, je passe outre cette aversion que j’ai pour l’actrice et je me lance dans le film à l’idée que celle ci m’a plu dans le film Queen et que ce film pourrait donc me plaire puisque vous savez oh combien j’adore les films à costumes grands spectacles Bollywood. Il est vrai que, niveau costume, décors et plans luxueux, le film correspond à la vision que j’ai des bons films à costumes mais, néanmoins, Manikarnika n’arrive même pas à la cheville des grands films que sont le très beau Bajirao Mastani, le majestueux Devdas ou encore l’attendrissant Jodhaa Akbhar. Si le film me plaisais plus ou moins en première partie pour ses plans luxueux et ses étendus de Nature en faisant abstraction aux CGI (effets spéciaux) qui laissaient à désirer, à la mise en scène parfois désagréable dans les scènes « d’actions » et aux personnages on ne peut plus caricaturés, la deuxième partie n’a pas cessée de m’agacer et de m’ennuyer excessivement.

Pour donner aux films quelques applaudissement avant de le condamner, je noterais, d’un point de vu visuel, la richesse des décors et costumes tout comme la BO qui n’était pas désagréable et certains plans et scènes qui étaient plutôt agréables à regarder telle celle où Lakshmi apprend aux femmes à se battre.

Néanmoins, le film se fait renverser par la multitude de points négatifs qui s’entassent au fur et à mesure que les minutes passent. En effet, très rapidement, l’on se rend compte qu’il y a deux gros points négatifs très handicapants qui sont tout deux reliés aux personnages. Il ne suffit que de regarder 30 min de Manikarnika pour se trouver agacé par le côté excessivement caricatural des antagonistes que sont les Britanniques. En effet, Ranaut fait passer les Britanniques pour des êtres cruels et stupides dénués de sentiments, de tout bon sens et de savoir vivre. Des personnages qui sont par la suite tournés en ridicules lorsque l’on va offrir aux acteurs les incarnant des habits bien trop amples ou des chapeaux démesurés qui vont encore plus appuyer sur le côté ridicule de ces derniers. Un portrait méprisable qui nous agace plus contre la réalisatrice que ces piteux antagonistes qui n’ont ni profondeur ni charisme. Le portrait est assez honteux et la critique petite, je dois dire.

Qu’on ne me méprenne pas, le rôle destructeur qu’a eu l’Empire Britannique sur l’Inde n’est pas à remettre en compte ici ; seulement, mettre tout les Britanniques dans le même panier et les ridiculiser de la sorte n’aide en aucuns points à créer un portrait mélioratif du protagoniste mais, bien au contraire, décrédibilise toute la trame du film et la rend très agaçante. De nombreux films, aux réalisateurs plus ouverts d’esprits, ont montré plus de sagesse en attestant de cette complexité Inde- Angleterre bien plus intelligemment que le fait Manikarnika, comme, par exemple, Lagaan (pourtant une once soit peu caricatural quant il s’agit de l’envahisseur) qui démontre très justement la complexité de la situation puisque c’est une Britannique qui va venir en aide au village de Bhuvan car elle est indignée par la façon dont les Britanniques traitent le peuple Indien. Pas tout les Britanniques n’étaient cruels et encore moins stupides et c’est assez honteux et petit de le penser et de le montrer dans un film grand public, et encore plus quand cela vient d’une personne dotée d’une certaines notoriété et donc exerçant une influence sur le public. Des antagonistes sans complexité ni charisme servant seulement d’ennemi principal de Lakshmi.

Ce qui m’amène à parler du deuxième très gros point noir du film qui est l’égocentrisme de la réalisatrice et de son personnage principal qui n’est autre que sa propre personne. En effet, en voulant mettre sur un piédestal le personnage de Manikarnika, Ranaut a évincé tout personnages secondaires qui paraissent alors sans grands intérêts ni complexité. Cela aurait peut être pu marcher si le personnage principal n’était pas lui aussi extrêmement fade. Ranaut, même si elle m’avait plus dans Queen, m’a grandement agacée dans le peau de Lakshmi à qui elle ne rend pas honneur en la transformant en petit Dieu avec une mince rangée d’expressions en poches et qui va toujours sauver la situation, ce qui va rendre le film peu plausible voir risible à la longue. En effet, la Reine de la région de Jhansi va, on ne sait par quel tour de magie, arriver à de nombreuses reprises au moment opportun pour sauver la situation des plus démunis en ramenant, par exemple, un veau volé par les Britanniques (ces mangeurs de viande sans cœur !) à sa propriétaire, en arrivant in extremis devant ses troupes pour leur ordonner de ne pas tuer des innocents (de ce fait, en ayant fait un petit aller Jhansi – Lucknow en à peine 30s) ou tout simplement en nommant une fermière d’un village méconnu conseillère de la Reine…Tout cela en fait un personnage bien risible qui finit par agacer grandement quand, pendant les 30 dernières minutes du film, son texte ne se réduit qu’à crier en crachant ses poumons « Har Har Mahadev » ce qui a pour effet de ramener des troupes entière à ses côtés (impressionnant n’est-ce pas?).

Ajoutons à tout cela les scènes de batailles pas du tout plausibles à la mise en scène et au montage très agaçant (ralentis à répétitions). Tout cela créer un ensemble assez risible et très peu crédible.

En conclusion, vous l’avez compris, j’ai détesté Manikarnika : un ensemble aseptisé qui mets en scènes des personnages manichéens à l’extrême et caricaturés pour lesquels on n’éprouve aucunes empathies ni émotions en tout genre à part, peut être, de l’agacement. Une mise en scène égocentrique qui ne fait pas honneur à la très grande figure historique qu’est Rani Lakshmi Bhai. Je regrette un peu, après avoir vu Manikarnika, la note que j’ai donné à Agneepath précédemment, que je trouvais trop manichéen : celui ci paraît désormais très complexe. Au final, je retiendrais seulement la présence d’un acteur qui joue toujours des rôles secondaires mais qui est cher à mon cœur, Mohammed Zeeshan Ayub (Raanjhanaa, Raes), qui joue ici le rôle le plus complexe du film (en même temps, ce n’est pas très compliqué) mais dont le potentiel n’a pas non plus été exploité. Un acteur qui, pourtant, garde sa prestance puissante et solaire qui, ici, n’aura servit finalement à rien. Très mauvais début en tant que réalisatrice pour l’actrice Kangana Ranaut : la prochaine fois, face à de tels navets, elle évitera peut être de critiquer les autres.

Et vous, l’avez vous vu ? Qu’en avez vous pensé ? 🙂

Quelle note mettriez vous ? 🙂

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Prochain : 96