Kalank, Abhishek Varman (2019)

Bande annonce

Durée du film : 2h50

Genre / Origine : Bollywood


Acteurs

Alia Bhatt : Roop

Varun Dhawan : Zafar

Madhuri Dixit : Bahaar Begum

Sonakshi Sinha : Satya Chaudhry

Aditya Roy Kapoor : Dev Chaudhry


Synopsis

Dans l’Inde pré-indépendante, six protagonistes dans les méandres de la famille, l’amour, l’échec, la trahison et, la déception.

Allociné

Mon Avis

8 / 10

Dans une Inde imaginaire pré-Partition, Roop accepte de marier Dev afin de soulager sa femme qui est sur le point de mourir. Dev prévient Roop de suite que cette relation n’est qu’une relation de respect et non pas d’amour et qu’il continuera à aimer sa première femme jusqu’à sa mort. Roop va alors se réfugier dans le chant que Bahaar Begum, une courtisane vivant dans un quartier malfamé de la ville, va lui apprendre. C’est alors qu’elle rencontre le beau et arrogant Zafar qui va chercher à la séduire pour des raisons bien concises dans sa tête. L’histoire de six personnes dont la vie s’entremêle et aux destins tragiques.

Alors que l’avis du public était final quant à la médiocrité du film Kalank tandis que les critiques restaient plus mitigées, j’ai été très étonné de ne pas retrouver dans Kalank les défauts énoncés à de si nombreuses reprises dans les nombreux avis IMDB notamment. Selon moi, les critiques ne rendent pas justice à ce film et celles-ci sur base de différents religieux et je trouve cet acte assez petit venant du public (puisque la période de la partition reste encore aujourd’hui en travers la gorge des différentes communautés religieuses en Inde et au Pakistan) En effet, alors que le public acclame des films comme Vivah (trois heures mielleuses sans aucun scénario) ou Hum Apke Hain Kaun, je trouve cela assez hilarant que l’on critique Kalank en disant de lui qu’il est ennuyeux et dénué de scénario… J’accepte bien sûr toute critiques dotées de peu de bon sens et de respect pour chaque films puisque les avis sont bien sûr toujours subjectifs quant il s’agit d’art, mais, pour être plus concise, j’ai trouvée les critiques complètement injustifiées et injustes (ce n’est bien sûr que mon humble avis 🙂 ).

Personnellement, Kalank est un film qui m’a complètement emportée. Un peu comme Saawarya ou The Fall , Kalank est un film qui se passe dans un monde imaginaire inventé de toute pièces. C’est une trame loin d’être plausible mais structurée et trépidante interprétée par un casting de qualité. C’est une beauté de l’image de chaque instants, des décors et costumes somptueux et une bande son et des chorégraphies magiques.

Alors que l’histoire d’un amour impossible entre une hindoue et un musulman et vue et revue dans le cinéma Bollywood, jamais encore l’on avait eu affaire à une histoire si complexe entre six personnages dont la vie s’entremêlent malgré eux basée sur une période encore très peu abordée dans les films Indiens. Une histoire aux nombreux protagonistes mais qui ne bâcle aucuns de ses personnages et qui abordent le sujet de l’amour et de la haine avec brio. Roop aime Zafar qui, lui, l’utilise afin de détruire la famille de son père (père de Dev) qui l’a vu comme illégitime dès sa naissance. Zafar va au fur et à mesure tomber amoureux de la belle et tumultueuse Roop pour qui il va (***spoil**) au final, sacrifier sa vie lors d’une dernière scène touchante et déchirante (***spoil). Roop et Zafar incarnent l’amour souillé, celui illégitime, celui de la passion. Dev et Satya, couple marié au destin tragique, incarnent cet amour immuable et fort mais meurtri par les circonstances quant à Bahaar Beguum et Balraj, ils représentent cet amour déchu.

Le casting dans son ensemble est vraiment très bien choisit et certains personnages ne pourraient être remplacés par d’autres acteurs. Je pense notamment au Zafar de Varun Dhawan qui lui va comme un gant ou celui de Abdul incarné par un acteur méconnu mais très prometteur.

Un Zafar que l’on aime malgré nous : le rôle du bellâtre qui assume son arrogance et qui enchaîne les conquêtes sans bien sûr ne pas oublier de se vanter. Un Zafar sulfureux et plein de haine qui va s’adoucir au toucher de Roop qui elle aussi a un caractère bien trempé. Varun Dhawan ne pouvait pas mieux joué ce rôle tant son physique correspond au caractère du personnage. Zafar, au premier abords très arrogant, s’avère être un personnage des plus attachants et sensibles. Un Varun que l’on trouve très beau et attirant malgré nous tout comme le personnage qui est censé faire tomber toutes les femmes qu’il séduit.

Après le personnage de Zafar, le personnage qui m’a le plus intrigué et touché fut celui de Dev qui, selon moi, reste le personnage le plus complexe et le plus attendrissant du film. Un homme partagé entre son amour et ses devoirs qui ne déroge pas à ses idées même s’il est question de vie ou de mort et qui, en tout point, respecte les femmes et leurs libertés. Ainsi, c’est lui qui porte les plus beaux discours notamment celui qu’il fait à Roop à la fin du film sur l’amour et les mariages arrangés ou forcés. Un message qui résonne dans l’Inde moderne et qu’il est donc d’autant plus important de faire passer.

Je ne commenterais pas sur la performance d’Alia qui, comme à son habitude, nous donne une prestation des plus justes et des plus touchantes (lors de la scène finale notamment) ou du jeu de Sonakshi qui, à la façon de Lootera, joue elle avec subtilité et pudeur et avec ce qu’il semble être une grande facilité.

Enfin, j’ai beaucoup aimé les rôles secondaires que sont celui de Bahaar Begum et Abdul, deux personnages liminaux qui font constamment pencher le spectateur entre haine et attachement pour ces derniers. Des personnages complexes et difficiles à complètement capter.

Au final, ce qui est selon moi le plus réussi avec Kalank c’est que le personnages sont des « Hommes ordinaires » (comme l’énonce très bien la chanson Aira Gaira) qui sont dotés de nombreux défauts : Zafar est arrogant et sanguin, Roop est capricieuse, Dev est complètement borné etc. Des personnages qui en ressortent donc beaucoup plus profonds complexes. Des personnages qui sont d’autant plus attachants puisqu’ils nous parlent personnellement et se rapprochent beaucoup plus des « monsieur tout le monde  » que les personnages bien trop manichéens et parfaits qui ressortent des portraits de beaucoup de personnages des Bollywoods des années 1990 et 2000.

Au final, entre la haine et l’amour pour les personnages principaux, l’amour vaincra mais la haine en séparera de nombreux. (***spoil***)C’est ainsi que, après une longue scène final à la Dilwale Dulhania Le Jayenge, où Zafar s’élance vers Roop pour pouvoir partir au loin avec cette dernière, ce dernier se fait assassiner par son meilleur ami et « frère », Abdul, qui va, à la façon de Brutus face à Jules César, tuer de plusieurs coups de couteaux ce dernier lors de minutes difficiles à surmonter. Au final, l’on est témoin d’une scène douloureuse où Roop assiste à la mise à mort de l’amour de sa vie, celui ci la regardant partir au loin alors qu’il se meurt doucement, les larmes coulant de ses yeux, complètement incapable de faire le moindre mouvement alors que Roop le supplie de se lever et de venir vers elle.(***spoil***)

Pour réagir aux milliers d’Indiens qui, une fois de plus, exprimèrent leur colère face à ce film estimé « Anti-musulman », même si les antagonistes sont des musulmans, la mise en scène, intelligemment construite, nous fait comprendre qu’aucuns des « deux camps » n’a tort ni raison. Si Dev a tort de ne pas écouter le « petit peuple » et ses demandes légitimes, les musulmans ont tort d’agir par la force et la violence. Mais l’entremetteur de tout cela n’est autre que Zafar qui voulait semer le chaos non pas de part sa religion mais seulement pour voir son père souffrir péniblement. Abdul est d’ailleurs contre cette violence au départ mais va ensuite être prit dans ce cercle vicieux de haine à cause de Zafar. Chaque « camps » a donc ses défauts et ses légitimes préoccupations et aucun n’est donc perçu comme le fautif. La haine et la violence est comme tristement légitime puisqu’elle fait face à des mois d’ignorance et de condescendance de la part de Dev. Je suggère donc aux personnes qui pensent que ce film est « anti musulman » de regarder le film de plus près, dans ces nombreuses facettes et complexités.

Et d’ailleurs, au contraire, j’ai trouvé que le film était porteur de nombreux messages et notamment celui de l’amitié inter-religion qui est à son apogée lors de la danse Aira Gaira (d’ailleurs complètement géniale) qui met en scène un hindou au milieu d’une célébration musulmane, ceux ci dansant main dans la main et avec beaucoup d’entrain.

Mais le film se veut aussi porteur de message sur les méfaits des mariages arrangés et forcés et celle des frontières. Enfin, le film montre aussi la base de ce qu’est une relation homme-femme saine et respectueuse et je l’en remercie pour cela. La femme à ses exigences et à autant de droits à ses libertés que l’homme.

Enfin, l’on ne pourrait dissocier Kalank et un esthétique travaillé dans les moindre détails et tout bonnement sublime et c’est ainsi que l’on fait vite la connexion entre Abhishek Varman et le travail de Bhansali. En effet, Varman ne pourrait nier ne pas être un grand fan du travail de ce grand réalisateur puisqu’il suffit de regarder seulement quelques secondes de Kalank pour comprendre la grande affection que Varman porte au travail minutieux et perfectionniste de Bhansali dans chacun de ces films (d’ailleurs celui qui a fait l’image de Kalank a aussi fait Devdas auparavant ). Kalank a ce même goût pour la perfection de l’image que tout les films du perfectionniste Bhansali : le film est une merveille de tout les instants au moins niveau esthétique. Un budget de titan pour créer une ville entière pour le film avec costumes et figurants adéquats. Un résultat grandiose qui fait de ce film un film à grand spectacle qui, s’il ne vous plaira pas par la trame, vous plaira au moins niveau visuel. Et bien sûr qui dit visuellement splendide dit chorégraphies qui vont avec et là aussi, le réalisateur et son équipe n’ont pas dû chaumer pour avoir un rendu si parfait. Chaque musique de la bande est selon moi un petit bijoux comme l’est pour moi celle de Devdas ou Bajirao Mastani. Si je devais n’en nommer que trois, je garderais néanmoins Tabaah Ho Gaye qui ne m’avait pas plu aux premiers abords mais qui, mis dans son contexte dans le film, m’a chamboulé devant tant de chagrins et de talent transmit à la fois de part la danse de Madhuri et surtout grâce aux paroles déchirantes de la chanson.

Je continuerais avec Aira Gaira qui visuellement est impressionnante et qui a demandé plus de 500 danseurs en arrière plan et enfin,

la plus belle et la plus impressionnante pour la fin, Ghar More Pardesiya qui m’avait déjà éblouie lors de sa sortit quelques semaines avant la sortie officielle du film. Une scène d’à peu près 10 min qui est tout simplement époustouflante : l’on peut s’émerveiller devant chaque partie du cadre tant tout est remplit de couleurs et tout est travaillé avec minutie. Je vous conjure de regarder le clip (qui ne dure que 3 min sur YouTube) vous allez tout de suite comprendre de quoi je parle. Cette séquence nous laisse scotché sur nos sièges devant tant de beauté et de travail ! Une musique qui représente légitimement ce qu’est la musique indienne dans ses meilleurs jours : un mélange de musique classique avec un instrumental et une chorégraphie complètement folle : le bon cliché Bollywood avec des couleurs dans tout les sens !

En conclusion, Kalank fut une claque visuelle selon moi (sauf bien sûr la fameuse scène horrible du taureau fait avec des effets spéciaux datant de 1950) et sera sans nulle doute dans ma liste des films de l’année 2019 ! J’ai été complètement bluffée et emportée dans cet univers féerique ! Si vous êtes adepte de belles et tragiques histoires d’amour (néanmoins lente je préviens d’avance), que vous aimez le grand spectacle et les films à costumes, ce film est définitivement pour vous ! 😉

Et vous, avez vous vu ce film ? Qu’en avez vous pensé ? 🙂

Quelle note mettriez vous ?  🙂

Dites moi cela dans les commentaires !

Prochain : Delhi Crime

7 réflexions sur « Kalank, Abhishek Varman (2019) »

  1. Et ben dis donc : quelle critique ! C’est le film que tu as vu avec maman ?

    Aimé par 1 personne

    1. Bollywood French Larki 14 Mai 2019 — 15 03 17 05175

      Regarde la plus belle danse du film : 10 min ! Je n’exagérais rien sur la durée de la séquence du coup xD

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